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Self Care

Je sais de par ma formation combien de facettes différentes nous composent, forment notre personnalité, ce que, par abus de langage (nécessaire certes) nous appelons « moi ». Une de mes patientes, suite à quelques séances en thérapie des schémas, me disait avec humour « je suis nombreuse ». Et c’est ce que nous sommes réellement sans toutefois en prendre conscience, la plupart du temps pour le meilleur et malheureusement parfois le pire, quand les parts de nous toxiques prennent le dessus. En ce qui me concerne, j’en ai plusieurs dont : mon parent exigent intériorisé qui réclame toujours plus et ma partie « robot » ou encore « performante » qui avance toujours et encore, peu importe le coût, peu importe le contexte extérieur ou intérieur. Cette part de moi se doit de fonctionner en toute circonstance. Elle essaie de coller aux attentes de mon moi exigeant et permet aussi sans doute de protéger une part plus vulnérable (en thérapie des schémas on l’appellerait la « petite Marion ») qui se sent vide parfois en la coupant de ses sentiments. Alors le mode robot a de sacrés avantages…mais à quel coût ? Fatigue, épuisement, et surtout ne pas écouter ma part vulnérable qui réclame douceur, soin et attention, tous ces ingrédients que m’apportent en partie la pleine conscience.

Comme tous les pratiquants, j’ai la fâcheuse tendance à en lâcher petit à petit la pratique et à retomber dans mon mode « robot » qui masque si mal le vide intérieur… je me suis surprise l’autre soir, lors d’un moment privilégié en famille, à me mettre la pression de devoir trouver un sujet intéressant d’échange et à ne pas résister à la tentation de répondre à 2-3 messages, à rendre ce moment utile et productif en fin de compte, pour éviter le vide et l’insatisfaction. Jusqu’à ce que je parvienne à détecter que mon mode « robot » s’était enclenché. « De quoi a besoin la petite Marion » ? me suis-je demandé. « De la douceur et de la tranquillité », a-t-elle répondu. « Tout est là », l’ai-je rassurée et, reprenant les mots de Kabat-Zinn « Il n’y a rien à rechercher, rien à repousser ni à convoiter », ce moment est juste parfait comme il est. J’ai alors accueilli la fébrilité et l’agitation qui étaient là pour me pousser à combler le vide. J’ai même regardé le vide : il était là quelque part au creux de moi. Il ne prenait pas toute la place et c’était OK. Je me suis connectée avec la voix profondément humaine et douce de Springsteen en sentant la présence de mes proches autour de moi et je me suis sentie bien à renouer avec ce qui est important et donne un sens à la vie. Car à quoi serviraient mes modes robot et exigeants en moi s’ils ne me permettent pas de me relier à ce qui donne un sens à la vie ?

Je ne médite pas 5h par jour, ni même 1h, ni même parfois 20mn. Je n’affiche pas 30 000h de méditations au compteur (et peut-être tant mieux, cela veut sans doute dire que ce n’est pas une compétition et que mon mode « robot » n’a pas infiltré ma pratique de la pleine conscience). Mais ces bulles de respiration et d’apaisement, cette reconnexion à l’essentiel, c’est cela MA méditation, la forme la plus puissante que je connaisse.

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